La symbiose Hommes-Machines dans les cabinets d'expertise comptable

Les métiers de demain seront très différents de ceux d'aujourd’hui. Ceci est particulièrement vrai dans le secteur de la comptabilité. Les technologies nous aident dans la réalisation de plus en plus de tâches professionnelles. A tel point que certains n’hésitent pas à parler d’un avenir sans comptable pariant sur la fin d’un métier.

CECI EST UN MYTHE : les machines ont besoin de nous, en comptabilité mais aussi dans la plupart les professions impactées par l’évolution du numérique.

Au lieu de s’alarmer d’un avenir sans travail, il est crucial pour les entreprises de se focaliser sur la mise en place de nouveaux modèles de travail sur la base d’une collaboration Hommes-Machines.

L'idée principale de la collaboration entre intelligence artificielle et les humains est qu'il s'agit d'une relation symbiotique : en travaillant ensemble, chacun peut produire des résultats qui dépassent ce que l'un ou l'autre peut accomplir seul. Le corollaire à cela est que les systèmes d'IA dépendent tout autant de l'intervention humaine que les humains s'appuient sur l'IA.

Par conséquent, plutôt que de considérer l'IA comme une superpuissance autonome, il est essentiel de considérer les systèmes intelligents comme des moyens d'avoir un travail humain « augmenté ». La puissance inhérente de l'intelligence artificielle réside dans sa capacité à fournir la « science » du travail, c'est-à-dire l'analyse rapide de millions de calculs par seconde et la capacité à les présenter de manière simple et efficace.

S'ajoute ensuite à cette « science » du travail « l'art » humain du travail. Les résultats de l'IA sont contextualisés en des scénarios qui vont au-delà d'ensembles préconçus de données. A nous d'intervenir alors avec nos capacités humaines d'empathie, de pensée critique, de créativité, de réflexion stratégique, de gestion technologique ou d'imagination.

Ces qualités humaines vont devenir de plus en plus importantes à l'avenir dans le cadre professionnel. En associant les capacités des humains et des machines, nous pourrons aller bien au-delà de ce que chacun pourrait faire isolément.

Dans ce contexte, comment optimiser la répartition des tâches entre l’Homme et la machine dans le domaine de la comptabilité ?

Pour savoir quelles tâches allouer aux machines intelligentes pour soulager les personnes, les entreprises doivent voir le travail sous un nouvel angle. À l'examen, le travail n'est pas une succession homogène de cinq jours de huit heures par semaine. Le travail ne peut non plus se résumer à un ensemble de fonctions génériques définies comme « la tenue comptable », « l’établissement du bilan » ou « le conseil ».

Il s'agit plutôt d'une suite d'activités spécifiques, telles que l’affectation des comptes comptables, le rapprochement des écritures bancaires ou l’analyse des comptes clients. Chacune de ces tâches sollicite des compétences et des comportements spécifiques. En analysant chacun des différents éléments composant une fonction, les entreprises peuvent mieux évaluer ce qui est adapté à un traitement par les machines ou à une prise en main par l'Homme.

Ces activités spécifiques du poste de collaborateur comptable peuvent être classées en deux catégories :

- Bleues : Les taches répétitives et peu exigeantes en matières de créativité mais nécessitant un calcul des calculs et une certaine attention aux détails

- Rouges : Taches collaboratives et sociales avec un fort impact sur l’entreprise

Bien sûr, il ne s'agit pas de simplement séparer les tâches en deux catégories distinctes, mais d'analyser leurs interactions et leurs recoupements.

Les tâches « bleues », qui exigent discernement, empathie et créativité, sont mieux réalisées par les humains. Ce type de travail nécessite que des personnes se réunissent pour itérer, expérimenter, discuter, créer et innover. Il repose sur les indices visuels, les émotions, la proximité, l'empathie, l'éthique, le travail d'équipe et le contexte social. Prenez par exemple l'échange avec un client en colère, le networking en entreprise ou la gestion d'exceptions. Ces tâches bleues sont celles où l'humain va faire la différence dans les années à venir.

Les tâches « rouges », quant à elles, impliquent des analyses complexes des données, des répétitions, l'assimilation de modèles et un faible niveau d'interaction humaine. Prenez par exemple numérisation de documents, la consignation de pièces spécifiques, la saisie de données client ou l'analyse hautement structurée des risques. Ce sont ces tâches dans lesquelles l'intelligence artificielle excelle.

Les entreprises peuvent coordonner l'interaction entre les humains et les machines en allouant les tâches « rouges » à l'IA, laissant ainsi toute liberté aux employés de se focaliser sur les tâches « bleues ». C'est ce que nous appelons le « modèle de gestion des tâches ».

Pour mieux comprendre le modèle de gestion des tâches, appliquons-le à la gestion des plateformes numériques de comptabilité (de type Quickbooks) dans un cabinet :

L’évaluation de l’équation IA-Collaborateur comptable dans les cabinets

Les zones rouges et bleues dans chaque cadre fournissent des indications sur la nature de chaque tâche. Le bleu représente les tâches humaines et le rouge représente les tâches pouvant être automatisées. Le cadre inférieur droit est à la fois rouge et bleu, car les tâches dans ce quadrant ne sont pas encore automatisables, mais le seront certainement au fil du temps à mesure que les machines intelligentes deviennent plus créatives et capables de comprendre un certain nombre de variables contextualisées, et donc plus stratégiques.

Ce schéma permet de modéliser l’interaction Hommes/ Machines dans le process de gestion des plateformes numériques de comptabilité. On y constate que certaines tâches sont automatisées mais la part d’intervention humaine reste encore prépondérante. Une intervention humaine que les cabinets d’expertise comptable ont de plus en plus de mal à valoriser auprès de leur clientèle.

Dans ce contexte de pression tarifaire déflationniste, l’externalisation de la gestion de plateformes numériques de comptabilité peut-être la solution pour :

- Améliorer la rentabilité du cabinet

- Permettre aux collaborateurs de consacrer leur énergie sur les tâches sociales/ stratégiques

- Préparer le cabinet aux enjeux de demain

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